dimanche 8 juin 2014

La fête de l'Etre Suprême

Bonjour mes amis!

Aujourd'hui, nous étions le dimanche de la pentecôte, 8 juin 2014. Le 8 juin, ça ne parle plus à grand monde, mais c'est ce jour-là, en 1794, qu'eut lieu la fameuse fête de l’Être Suprême voulue par Robespierre. Sentant ses jours comptés, il a voulu faire exactement ce en quoi il croyait, un peu une folie sans doute, montrer au peuple une sorte de nouvelle voie et insuffler un peu de mysticisme et d'esprit à la Révolution. On en pense ce qu'on veut...

Certains conventionnels qui assistaient à la cérémonie sur le Champs de Mars et qui n'avaient pas l'esprit sensible pour deux sous l'ont raillé et conspué. Jamais l'expression "le Capitole n'est pas loin de la roche Tapéienne" ne fut plus vraie pour Robespierre, ce jour-là au sommet de sa gloire et à même pas deux mois de sa chute.

Henri Guillemin a dit à propos de cette fête: "Si un certain nombre de gens ont dû avoir la gorge nouée en écoutant Robespierre ce jour-là, c'est que pour la première fois sans doute, ils avaient en face d'eux un dirigeant qui leur parlait de Dieu pour autre chose que pour les duper et les asservir!". Voilà qui est envoyé!

Et en attendant, un petit avant-après s'imposait! (L'école militaire au fond était déjà là.)




Je précise que ce 8 juin 1794 était un dimanche comme cette année, et c'était la Pentecôte comme cette année également!

En 2014, elle était bien loin cette fête, mais la journée était belle!




A part ça, le travail continue de mon côté, et voici de nouveaux dessins:

Un crayonné où je montre enfin en vue générale l'intérieur du club des jacobins.




Ensuite un dessin où il faut que j'explique un peu. C'est un dessin qui interviendra au moment où je parlerai des élections au suffrage (presque) universel qui s'étaient tenues pour la première fois en France pour élire les députés de la Convention. Robespierre et d'autres personnalités très à gauche avaient été élus à Paris, mais les départements avaient eux voté pour des hommes beaucoup plus modérés. Alors j'ai voulu montrer ça en parodiant plus ou moins l'affiche de François Mitterrand pour les élections de 81! D'ailleurs c'est lui que j'ai mis à la sauce XVIIIème siècle!




Et puisqu'on y est, poussons le gag jusqu'au bout!




Voici ici un châtelain paternaliste encourageant un paysan analphabète (ce qui à l'époque était un pléonasme) à voter dans le "bon" sens!




Et enfin une vue présentant d'autres paysans. Je me suis inspiré pour ce dessin, comme souvent, d'un tableau assez connu: "La paye des moissonneurs" de Léon Lhermitte.




Je vous souhaite une bonne semaine!

7 commentaires:

  1. Excellente la reprise de la force tranquille. Ca m'a sauté aux yeux avant de lire la petite explication ! Quant au brave paysan à qui on explique comment voter, il a tout à fait la gueule de l'emploi si je puis dire ! J'ai hâte de débusquer les "visages connus" au fil de cette oeuvre ! J'écoute souvent le requiem de Cherubini, je suis de plus en plus persuadé qu'il a du potentiel pour ton film !

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    1. Peut-être que je lui ai donné un air un peu trop "brave" à ce paysan!... Il est bien brave, comme on pourrait dire chez nous!
      Pour le requiem de Cherubini, je suis curieux de le découvrir! A bientôt!

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  2. SCHUMI33 : finalement je prends le temps d'admirer tes superbes dessins et d'apprendre l'histoire grâce à tes explications d'une grande clarté. Tiens bon, un Red Bull et ça repart. :-)

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    1. Merci Schumi! Justement, j'espère y échapper au Red Bull, ça voudra dire que je n'aurai pas eu besoin de faire de nuits blanches, ce qui risque quand même d'arriver en décembre pour finir à temps!... A bientôt!

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  3. Bravo pour votre travail, je connaissais votre film sur le 14 Juillet (à enseigner aux écoles !) ; j’attends la suite avec impatiente.
    Para rapport à la de fête de l’Etre Suprême, pour transposer dans les temps actuels, on retrouve cette même idée de fête et de sacralité du travail dans «La condition ouvrière» de Simone Weil (1942-43), à la fin de l’œuvre. J’ignore si elle connaissait les discours de Robespierre mais en certains points la similitude est frappante, surtout si on élimine les thèmes anti-royalistes.
    Salutations,
    Ana

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    1. Merci Ana, votre commentaire me fait plaisir!
      Je ne me suis pas encore intéressé à l’œuvre de Simone Weil, mais je la lirai sans doute tôt ou tard. Quand aux discours de Robespierre, il y aura des extraits (parfois longs) de certains d'entre eux dans mon film. ;-)
      A bientôt ici j'espère!
      Amicalement

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  4. Super blog, super dessins, super tout. Bravo! ^^

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