Il y a exactement 600 ans Paris connaissait ce qui a sans doute été sa période la plus noire.
On était en pleine Guerre de Cent Ans. Le roi,
Charles VI, était fou et inapte à gouverner, et les grands personnages
du royaume se battaient pour exercer le pouvoir à sa place. Les deux
principaux à lutter étaient le duc d'Orléans (le frère du roi) et le duc
de Bourgogne (son cousin).
En 1407 ce dernier décide de tuer
son rival. Dès lors le pays se divise en deux: les partisans du duc de
Bourgogne d'un côté, et de l'autre les partisans de feu le duc d'Orléans
qui se rassemblent derrière Bernard d'Armagnac le beau père du nouveau
duc d'Orléans. En 1413 les Armagnacs imposent leur domination à Paris et
les Bourguignon attendent de pouvoir s'emparer de la ville.
Le
pays est alors très malheureux: un roi psychotique et absent, et des
factions qui se déchirent avec l'une d'elles (les bourguignons) qui,
espérant détruire sa rivale, s'allie aux anglais qui envahissent la
pays. En 1415, le désastre d'Azincourt achève de rendre la situation
dramatique.
J'inaugure donc une petite série de dessins que j'appelle "Paris, 1418". Ca commence aujourd'hui avec ce qui s'est passé dans la nuit du 28 au 29 mai.
Devant
la porte Saint-Germain au sud de Paris, des hommes en arme du parti des
Bourguignon se rassemblent en espérant réussir un coup de force contre
la ville aux mains des Armagnacs.
Bénéficiant
d'une aide des gardes de la porte Saint-Germain acquis à leur cause,
les hommes en armes du duc de Bourgogne font irruption dans Paris.
La panique commence à s'emparer de la ville, les exactions commencent.
Partout on fait la chasse aux sympathisants armagnacs. On tue, ou on
jette en prison tout ce qu'on trouve de suspects.
Bernard d'Armagnac arrive à se réfugier dans la cave d'une maison voisine de la sienne.
De nouveaux événements interviendront, à un rythme irrégulier certes, jusqu'en décembre de cette terrible année.
A demain!
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